Cancanilla de Marbella / Antonio Moya / Pepe Torres

Théâtre de l’ Odéon de Nîmes / 24 janvier 2007

mardi 2 octobre 2007 par Jean-Claude Ruggieri

Beaucoup de monde ce mercredi 24 Janvier au théâtre de l’Odéon de Nîmes, où le public était invité à un voyage immobile entre Málaga et Morón. La salle de l’Odéon, avec ses guéridons fixés au sol, occupant une grande partie de l’espace réservé au public et ses tentures pourpres, évoque le charme désuet des"cafés cantantes", un bon présage pour apprécier les artistes qui vont se produire.

L’affiche suscite a priori la curiosité et l’intérêt : Cancanilla de Marbella pour représenter Málaga et Pepe Torres en deuxième partie pour défendre les couleurs de Morón.

Cancanilla n’est pas nouveau dans le milieu du "cante", il a à son actif une carrière riche, mais à l’écart des courants qui auraient pu le faire connaître d’un public plus vaste. C’est donc à la découverte d’un talent affirmé et confirmé qu’a assisté le public nîmois.

Photo Anne-Marie Ruggieri

Cancanilla a très facilement administré la preuve de l’étendue de ce talent au travers des styles qu’il a abordés, Soleá, Tientos / Tangos, Siguiriya et Bulerías, donnant à chaque cante le climat et la couleur justes, prenant le public à bras le corps pour l’emporter dans son univers sonore, encouragé à intervalles réguliers par les apostrophes de celui-ci. La guitare d’Antonio Moya, l’enfant du pays, même s’il vit désormais à Utrera, ponctuait le chant avec tout l’à-propos souhaitable, même si Antonio s’est trouvé quelque peu en retrait dans la Soleá. Passé ce bref moment de faiblesse, il a pu ensuite développer toute l’étendue de ses qualités d’accompagnateur. Pour clôturer cette première partie en apothéose, Cancanilla a chanté la Bulería debout et hors micro, montrant ainsi la puissance de sa voix et son aisance face à un public qui l’a récompensé à juste titre par des applaudissements nourris.

La seconde partie fut hélas un ton en dessous de la première. Le danseur Pepe Torres, issu du groupe "Son de la Frontera", a présenté deux "bailes", por Alegrías et por Soleá, entouré de Moi de Morón et Juan José Amador au chant, Rafael Rodriguez et Paco Iglesias à la guitare. Beaucoup de virtuosité, un taconeo sans faille, mais il manquait cette grâce qui transfigure et sublime le danseur au point de ne plus voir que les arabesques qu’il dessine dans l’air. Le duende n’était pas au rendez-vous ce soir-là.

L’impression de déception a quand même été atténuée par une fin de fiesta pleine d’allant où Cancanilla de Marbella a une fois encore enthousiasmé le public par sa présence.

Jean-Claude Ruggieri





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