bonus veren siteler deneme bonusu veren siteler deneme bonusu https://bonuspick.net deneme bonusu veren siteler casino siteleri XXVI Festival Arte Flamenco / Mont-de-Marsan, 2014 - [Flamenco Magazine]

XXVI Festival Arte Flamenco / Mont-de-Marsan, 2014

1ère partie

mercredi 23 juillet 2014 par Muriel Mairet

Cinq spectacles et concerts de la 26ème édition du Festival Arte Flamenco, vus et commentés par Muriel Mairet. Première partie : Ballet Flamenco de Andalucía / Manuela Carrasco et Antonio Canales.

30 juin 2014 / Espace François Mitterrand

Ballet Flamenco de Andalucía

"En la memoria del cante : 1922"

Direction artistique : Rafaela Carrasco

Chorégraphie : Rafaela Carrasco et David Coria

Danseurs solistes : Rafaela Carrasco, David Coria, Ana Morales et Hugo López

Chant : Antonio Campos, Miguel Ortega

Guitare : Jesús Torres, Juan Antonio Suárez "Cano"

La noche luminosa

Après Mario Maya, José Antonio, María Pagés, Cristina Hoyos, Rubén Olmo (avec "Metafora", en 2012 àMont-de-Marsan), c’est au tour de la talentueuse danseuse et chorégraphe Rafaela Carrasco de prendre la direction du Ballet Flamenco de Andalucía et de mettre en scène son nouveau spectacle. "Il y avait plusieurs projets pour répondre àune commande, c’est le mien qui a été retenu. (…) C’est un honneur que de diriger cette compagnie, d’autant plus que j’y étais soliste du temps de Mario Maya. J’y suis très attachée. (…) Je mesure les responsabilités et les enjeux qu’impliquent cette fonction, car je suis au centre de toutes les attentes - celles du ballet, des danseurs, des spectateurs... C’est un travail très difficile auquel je me consacre totalement" (extraits de la conférence de presse organisée au Théâtre de Chaillot le 13 juin 2014).

Ce projet met en valeur le Cante Jondo et une date cruciale de son histoire, le moment où de nombreux artistes et intellectuels (Federico García Lorca, Manuel de Falla, Miguel Cerón, Antonio Chacón , Manuel Torres, Fernando de los Rios, entre autres ) se sont rassemblés pour organiser le premier concours de Cante Jondo (sous-titré "Cante primitivo andaluz") en juin 1922, sur la Place de los Aljibes de l’Alhambra àGrenade. Leur intention était de lutter contre les préjugés qui pesaient àl’époque sur le cante, considéré comme un art mineur, trop populaire, issu des bars, imbibé d’alcool. "J’ai beaucoup de respect pour le cante, qui a d’ailleurs toujours tenu une grande place dans mes spectacles" (Manuela Carrasco).

En effet, "Vamos al tiroteo : recuerdos de un tiempo passado" (Prix Giraldillo 2008 de la meilleure chorégraphie, Biennale de Séville), créé pour sa propre compagnie, était déjàconsacré au cante et àla même période historique – le fil conducteur en était alors les fameuses chansons populaires transcrites et harmonisées par Federico García Lorca.

Avec ce nouveau spectacle, la compagnie renoue avec l’univers de Lorca, qu’elle avait déjàévoqué avec "Poema del cante jondo en el café de Chinitas" - direction de Cristina Hoyos et mise en scène de José Carlos Plaza. Rafaela nous présente un voyage dans le passé différent des projets précédents, supprimant toute mise en scène théâtrale ou séquences basées sur l’esthétique, au profit d’un baile moderne marqué de son empreinte personnelle : musicalité du zapateado, mouvements angulaires de braceo, festival de pitos… Elle n’oublie pas pour autant de mettre en valeur ses trois danseurs solistes, talents prometteurs de la nouvelle génération. "Je ne voulais pas inviter des artistes déjàreconnus ou célèbres, mais faire place àceux qui sont sur le point de le devenir".

Ainsi David Coria (ex danseur soliste du Ballet National d’Espagne, danseur notamment dans les compagnies de Rafaela Carrasco, Rocío Molina, Rafael Estévez et Nani Paños ), Ana Morales (danseuse soliste des compagnies de Javier Barón, Antonio El Pipa, José Antonio, Javier Latorre, Antonio Gadés, Andres Marín) et Hugo López (danseur des compagnies de Rafael Estévez et Nani Paños, et de Javier Latorre) représentent trois figures du cante flamenco (respectivement : Antonio Chacón, La Niña de los Peines et Manuel Torres) et dansent sur leurs letras - Soleá de "El Tenazas", Siguiriya de Manuel Torre, Toná de Manolo Caracol, Saeta de la Niña de los Peines, Rondeña de Manuel Torres… tous ces cantes sont ponctués de textes de Lorca et d’extraits de Manuel de Falla, nous plongeant ainsi aux sources de cette nuit mémorable du Concours de 1922.

Les guitares de Jesús Torres et de Juan Antonio Suárez "Cano" participent àla mise en scène, tout comme le cante d’Antonio Campos et de Miguel Ortega. Le corps de ballet ne forme pas seulement un groupe suivant une même chorégraphie : Rafaela joue sur les placements en le rendant intra-mobile, formant et détachant des groupes, fractionnant les pas d’une letra d’un danseur àl’autre tout en respectant la même couleur de soniquete, formant des relais entre les danseurs (c’était déjàle cas pour "Vamos al tiroteo"). Rafaela danse sur les Alegrías de la Macarrona en bouquet final. "Ce fut très difficile de monter ce baile car il n’existe aucun enregistrement d’aucune sorte qui aurait pu me guider. Seule Mathilde Coral m’a renseignée. Toute la chorégraphie est un montage personnel inspiré par mon ressenti sur ce qui aurait pu être"…

Transmettre le chant du passé, gagnant estime et reconnaissance, revaloriser un héritage immatériel qui a perduré grâce àce Concours de 1922 et aux talents des générations qui ont suivi : Rafaela rejoint ainsi les créateurs du Concours de Cante Jondo, en portant le flamenco àsa juste place, art parmi les arts, art vivant, nourri de sentiments et d’émotions d’un passé toujours présent, et qui ne tiennent qu’àun fil.

Juan Antonio Suárez "Cano"

Jesús Torres


2 juillet 2014 / Café Cantante

Manuela Carrasco et Antonio Canales

"Une rencontre Arte Flamenco"

Chant : Enrique El Extremeño, Juan José Amador, El Galli, El Mati

Guitare : Joaquín Amador, Paco Iglesias, Eugenio Iglesias

Percussions : José Carrasco

Chispas enredadas

Deux ans après son passage àMont-de-Marsan, Manuela Carrasco est toujours aussi attendue, telle une déesse promettant une messe jonda ! La programmation du festival invite aujourd’hui Antonio Canales àses côtés. Le public se prépare ainsi àune rencontre sacrée. Les deux danseurs sévillans sont de la même génération, mais leur carrière internationale est de nature différente. Tandis qu’Antonio partagea la scène avec des danseurs et chorégraphes classiques et contemporains, tels Rudolf Nouréev, Sylvie Guillem, Patrick Dupond, Maguy Marin… Manuela Carrasco resta fidèle àses racines flamencas en travaillant aux côtés des plus grands cantaores : Camarón de la Isla, Juan El Lebrijano, Pansequito...
Pour cette soirée, les deux étoiles flamencas ont fait le choix de ne rien préparer, de se laisser guider par l’inspiration du moment… et de danser àtour de rôle.

Antonio Canales ouvre le programme par une Soleá. Il surprend le public par son baile nettoyé des expressions théâtrales qui pesaient sur ses anciennes chorégraphies, et trouve un juste équilibre entre son ressenti et un zapateado de grande qualité. Plus tard, il décide de nous livrer l’intimité de son cœur dans une Siguiriya déchirante, sans doute inspirée des douleurs du passé et d’une carrière en dents de scie. L’émotion authentique qu’il a su transmettre témoigne de la renaissance de l’artiste, et gagne la reconnaissance unanime du public, qui le salue par une "standing ovation" immédiate.

Rafaela Carrasco entre en scène avec un Taranto, aux côtés de son cantaor, Enrique El Extremeño. Un baile lent, ponctué par la pluie de perles de son zapateado. La Soleá qui suit est d’une meilleure inspiration, contaminée par le feu laissé dans le public par Antonio.

Les deux artistes ont su séduire le public chacun àleur manière, avec leur ressenti : Antonio avec son âme mise ànu, ensorcelé ; Manuela recevant l’énergie du public, ensorcelante.
Mais la Bulería por Soleá sera le seul moment partagé par les deux bailaores, ce qui nous laisse un peu sur notre faim.
Cette soirée présentait donc deux têtes d’affiche exceptionnelles mais distinctes, sans véritable rencontre artistique. Il nous en restera les chispas de chaque étoile, entremêlées dans les yeux d’un public ébloui.

Enrique "El Extremeño"

Joaquín Amador

El Galli

Paco Iglesias

El Mati

Muriel Mairet

Photos : Muriel Mairet





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