jeudi 4 octobre 2007 par Claude Worms
Hernando Viñes (1904 / 1993) fut un des peintres les plus importants de l’ école de Paris des années 1920 - 1930. Ses œuvres font actuellement partie des collections du Centre Georges Pompidou, du musée d’Art Moderne et du musée Reina Sofía de Madrid, des musées de Tel-Aviv, Prague, Buenos-Aires… L’association Hernando Viñes s’attache à promouvoir la connaissance de l’œuvre picturale de Viñes, par l’organisation d’expositions, et par la publication de carnets de dessins et de cahiers thématiques. Le premier de ces cahiers, "Hernando Viñes / Flamenco", ne pourra que passionner nos lecteurs. Une riche iconographie (reproductions, photos d’artistes flamencos et de guitares
historiques : deux Julián Gómez Ramirez de 1923, et deux Domingo Esteso, de 1923 et 1932), et les commentaires érudits d’ Alain Gobin éclairent pour nous la profonde influence de la tauromachie et du flamenco sur l’art du peintre.
C’est que Hernando Viñes fut aussi un guitariste flamenco de grand talent.
Formé par le guitariste Román García (né à Grenade en 1869, disciple de Paco de Lucena, et collègue de rien moins que Miguel Borrúll, Juan Gandulla "Habichuela", Amalio Cuenca et Javier Molina), Viñes rencontra aussi dans les années 1930 Ramón Montoya et Manolo de Huelva, puis, après la guerre, Román el Granaïno et Perico el del Lunar.
Par l’intermédiaire de son oncle le pianiste Ricardo Viñes, il fréquenta aussi Emilio Pujol et Miguel Llobet. On pourra apprécier son toque intemporel en écoutant un disque enregistré dans son atelier de la rue Vavin entre 1966 et 1969 (disponible auprès de l’association).
Hernando Viñes fut intimement lié à l’histoire du flamenco parisien. Il assista dès l’entre-deux-guerres aux spectacles d’Antonia Mercé "La Argentina" et Vicente Escudero. Mais c’est surtout après la guerre qu’il fut l’un des membres éminents du petit groupe d’aficionados qui gravitaient autour du tablao "Le Catalan", et des labels discographiques
"Le Chant du Monde" et "La Boîte à Musique". Il fit alors partie du cercle des artistes qui affluaient à Paris : Rosa Durán, La Joselito, Román el Granaïno, Perico el del Lunar, Pedro Soler, José "El Chufa", Antonio Utreras, Rafael Romero, Pericón de Cádiz, Juan Varea, Jacinto Almadén,
et Pepe de la Matrona. Ces deux derniers lui inspirèrent la célèbre série de pochettes de disques qu’il réalisa pour le"Chant du Monde" entre 1956 et 1958 (rappel délicieusement nostalgique pour les plus anciens d’entre nous..).
Association Hernando Viñes : 5, passage d’Enfer 75014 Paris
Claude Worms
Autoportrait (huile sur toile / 1921 - 1922)
Projet d’illustration pour "Cante jondo n° 3" (Le Chant du Monde)
"La mort du torero" (gouache)
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