mercredi 22 juillet 2015 par Claude Worms
Cante : Diego Clavel, Curro Lucena, Gabriel Moreno, Manuel Soto Sordera, Terremoto de Jerez, El Lebrijano, Pansequito, El Nano de Jerez, Calixto Sánchez, Camarón de La Isla
Toque : Juan Habichuela, Manuel et Juan Morao, Paco Cepero, Melchor de Marchena, Ramón de algeciras
Antonio Mairena / Logo : Tía Aniya de Ronda
Nostalgie... c’était il y a quarante ans. Avec Maguy Naïmi et nos amis Michèle et Claude Delmas (et leur précieux Uher 4000 Report), nous écumions les festivals de l’été andalou. Programmes marathoniens : début des hostilités vers 23h et couvre-feu vers 4h du matin. Pour le festival de Ronda 1975 : Curro Lucena, Gabriel Moreno, Curro Malena, Diego Clavel, Manuel Soto "Sordera", Terremoto de Jerez, El Lebrijano, Pansequito, Manuel et Juan Morao, Juan Habichuela et Paco Cepero.
La même année, le festival de Mairena del Alcor présentait un millésime historique, avec un retentissant hommage à Antonio Mairena : Pepe Sanlúcar, El Nano de Jerez, Pansequito, Calixto Sánchez, Manuel et Curro Mairena, Chiquetete, Camarón de La Isla, Curro Malena, El Lebrijano, Terremoto de Jerez, Manuel Morao, Paco Cepero, Melchor de Marchena, Manolo Domínguez et Ramón de Algeciras. Mais où La Perla de Cádiz, La Sallago, La Piriñaca, La Paquera, Fernanda et Bernarda de Utrera, María Vargas, Carmen Linares, Rosario López... étaient-elles donc passées ? Les statistiques établies par José Manuel Gamboa ("Una historia del cante flamenco", Espasa Calpe, Madrid, 2005), précisément pour cette année 1975, sont édifiantes : pour quinze festivals parmi les plus importants d’Andalousie, 82,48% des artistes programmés étaient des hommes, et 17,52% des femmes - aucune guitariste, 10,23% pour les bailaoras, et 7,29% pour les cantaoras.
Les festivals étaient la plupart du temps organisés par les peñas locales, dont on ne saurait trop vanter la fonction éducatrice et culturelle, mais qui souvent étaient aussi des bastions intransigeants de l’intégrisme stylistique qui sévissait à l’ époque - surtout en Basse Andalousie, moins sur la Costa del Sol (tourisme oblige). Dans ces conditions, le répertoire, plus ou moins imposé aux artistes qui de toute façon s’autocensuraient pour éviter les broncas, étaient singulièrement limité : Soleares, Soleares por Bulería, Siguiriyas (et leurs variantes : Livianas et Cabales), Tientos et Tangos, Alegrías et Cantiñas, et Bulerías pour l’essentiel. Marginalement, les Malagueñas, Cantes de Minas, Granaínas et autres Cantes abandolaos étaient surtout cantonnés aux festivals d’Andalousie orientale (Jaén, Grenade et Almería) et de la province de Málaga. Consultons à nouveau les statistiques de José Manuel Gamboa, cette fois pour la production discographique de 1975. A l’exception notable des Fandangos, bannis de la plupart des festivals, elles confirment la hiérarchie stylistique de l’époque : 47 palos figurent aux programmes des 45 LPs localisés par l’auteur, mais, pour les cantes les plus enregistrés, il dénombre 54 Fandangos, 51 Bulerías, 34 Soleares, 25 Tangos, 24 Siguiriyas, 21 Tientos, 19 Alegrías, 16 Tarantos et 15 Malagueñas.
Enregistrés au coeur du public, et donc avec les aléas sonores inévitables, les extraits que nous vous proposons permettront, aux uns de découvrir, aux autres de se remémorer, l’ambiance de ces fameux festivals : sonorisation rustique, conversations diverses avec nouvelles du petit dernier et menu du précédent déjeuner, commentaires plus ou moins autorisés sur les artistes... (surtout quand les guitaristes préludaient dans l’indifférence générale - seul Paco Cepero parvenait à s’imposer), mais aussi des jaleos explosifs qui fusaient toujours aux bons moments, par exemple quand Diego Clavel chantait la fameuse Siguiriya de cambio de Manuel Molina, ou Pansequito les Soleares et Bulerías peu orthodoxes de son dernier disque. Le bar n’était jamais très loin. Par miracle, à Ronda et à Mairena del Alcor, il n’y avait pas de fête foraine dans les parages...
Nous tenons à remercier Michèle et Claude Delmas de nous avoir confié ces précieux témoignages d’une époque révolue.
Claude Worms
NB : les points d’interrogation entre parenthèses signales les identifications incertaines. Nous comptons sur la sagacité de nos lectrices et lecteurs pour les confirmer ou les infirmer et les rectifier.
RONDA 1975
Diego Clavel - guitare : Juan Habichuela
Soleares / Siguiriyas
Curro Lucena - guitare : Juan Habichuela
Malagueñas et Rondeña / "Tango" (à 3/4 ?!) de Ronda
Gabriel Moreno (?) - guitare : Paco Cepero
Soleares / Tientos et Tangos
Manuel Soto Sordera - guitare : Juan Morao (?)
Soleá por Bulería / Siguiriyas
Terremoto de Jerez - guitare : Manuel Morao (?)
Siguiriyas / Soleares
Pansequito - guitare : Paco Cepero
Soleares / Bulerías
El Lebrijano - guitare : Juan Habichuela
Soleares / Siguiriyas / Bulerías
MAIRENA DEL ALCOR, 1975
Calixto Sánchez, "maireniste" dûment estampillé, en territoire conquis... et Camarón de La Isla, iconoclaste patenté, en territoire ennemi. Y El Nano de Jerez tan tranquilo y flamenco por Soleá
El Nano de Jerez - guitare : Paco Cepero
Calixto Sánchez - guitare : Melchor de Marchena
Soleares / Suiguiriyas
Camarón de La Isla - guitare : Ramón de Algeciras
Tarantos / Tientos et Tangos / Bulerías
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